Formé à la HEAD-Genève et à La Cambre Bruxelles, Luca Nuvolone travaille aujourd’hui entre Bruxelles et Genève.
Son travail photographique plonge dans les communautés reléguées aux marges : catcheurs amateurs, chasseurs de fantômes, tous ceux qui évoluent dans des univers dénigrés par les codes dominants. À travers une immersion prolongée et bienveillante mais critique, il révèle comment ces pratiques alternatives deviennent des théâtres sociaux où se jouent différents mécanismes sociaux contemporains.
Il révèle comment ces univers génèrent leurs propres codes visuels, détournant parfois leurs outils pour créer des images aux statuts indéterminés. Cette approche hybride mêle documentation et expérimentation plastique, intégrant photographies, vidéos, sons et parfois même d’autres techniques.
Son processus commence toujours par une curiosité obsessionnelle qui le mène vers ces communautés. De cette rencontre naissent des images qui brouillent délibérément la frontière entre réalité et fiction. En créant un doute permanent sur ce que l’image révèle vraiment, il interroge notre rapport à la vérité documentaire. L’ésotérique, terrain privilégié de cette ambiguïté, devient le prétexte parfait pour questionner nos constructions sociales.
Entre empathie et distance critique, son regard porte cette pointe d’ironie qui ne vise pas à ridiculiser mais à dévoiler l’arbitraire de nos hiérarchies. Ces histoires en marge interrogent nos propres normes : qu’est-ce qui détermine le respectable de l’absurde ? Pourquoi certaines passions sont-elles légitimes quand d’autres sont tournées en dérision ?
Ses œuvres invitent le spectateur à reconsidérer ces frontières invisibles qui structurent notre regard sur l’autre.
